Un nouveau public

Publié le par Zornitza

Un nouveau public est né de la fusion des deux frères historiquement ennemis. Le métal est une musique de blancs, alors que le rap est une musique de noirs, tout du moins à l’origine. Les fans de rap n’aiment pas trop les gros sons de guitare, les fans de métal n’aiment pas la musique non musclée. Le néo-métal du début de ce siècle l’a bien compris. On garde le même son, on rappe, et on fait de jolis refrains.

Entre temps une nouvelle génération est née. Les enfants qui en 1994 avaient moins de 10 ans ont aujourd’hui 19 ans ; ce sont eux aujourd’hui le public, le cœur de cible des majors. Quand le néo-métal est né, ils n’étaient pas encore en âge d’écouter ce type de musique, ni d’en acheter. Ils n’ont pas forcément connu le death, le speed, le trash ou encore le power métal. Ils découvrent la musique vers l’adolescence, et commencent seulement alors à faire leurs choix musicaux.

Ils sont attirés par le skate, rentrent dans un groupe social, dans une bande, avec un leader d’opinions, et tout ce qui s’en suit. Ils écouteront alors la musique qu’écoute le groupe, une musique actuelle, une musique qui leur ressemble, du néo-métal entre autres. Ils aiment ce cross over et le font vivre. Mais ils ne veulent pas forcément une musique extrême, comme le hardcore suisse, dont Nostromo est le leader. Ils aiment un certain métal mélodique avec quelques pics de nervosité ici ou là. Le fait que ces groupes soient commerciaux ne les intéresse presque plus. D’ailleurs l’une des seules radios nationales en France qui les diffuse est Europe 2, une radio commerciale, qui récupère le travail que les radios locales comme Ouï FM ont effectué sur le mouvement, et s’en approprie l’image.

Les groupes doivent juste avoir un côté voyou, hors normes. Ils doivent avoir un aspect rebelle. Ils doivent donner l’impression d’être des sauvages émotifs.

Ce nouveau public âgé de 14 à 20 ans ne se reconnaît pas uniquement par la musique qu’il écoute. Il se reconnaît aussi par une expression vestimentaire particulière : le pantalon est large et maintenu par une ceinture recouverte de clous. Il porte aux pieds des chaussures de la célèbre marque de baskets allemande – Adidas - ou des chaussures de skate, caractérisées par leur largeur importante. Il arbore des tee-shirts de ses groupes préférés, qui ne sont plus forcément noirs, ou des tee-shirts et chemises de skate.

Il aime les bracelets constitués de cuir et de clous, et les colliers constitués de grosses boules. Il porte fièrement des dreadlocks, des spikes, ou alors il a les cheveux rasés. Souvent il porte une casquette américaine à élastique sans barre de réglage. Sa panoplie ne peut être parfaite sans un sac Eastpak, qu’il customisera de patchs de ses groupes favoris et de dessins.

Une réelle culture s’est dégagée du mouvement néo-métal, tout comme s’était développée la culture punk à la fin des années soixante-dix, ou la culture hip-hop.

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Publié dans Dossiers

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